Le festival Danses et Continents noirs de Toulouse a consacré la soirée du 29 octobre à un hommage à Ange Didier Houon, décédé le 12 août 2019.
Depuis le 26 octobre et jusqu’au 8 novembre 2019, le festival Danses et Continents noirs illumine le ciel de Toulouse. Ce rendez-vous de la danse, de la musique, du cinéma documentaire, propose des performances, des débats et des rencontres à l’initiative du Centre chorégraphique James Carlès et du consortium Europhilosophie de l’université Toulouse-Jean Jaurès. Pour cette 21e édition, la nuit du 29 octobre était consacrée au concert Afro beatz, musiques urbaines actuelles, sur fond d’hommage à DJ Arafat.
Pour la première partie DJ Robert, directeur de Dsh studio, était accompagné de plusieurs valeurs montantes du coupé-décalé. Le projet coupé-décalé était une pièce chorégraphique en deux actes. La deuxième partie fut animée par Désiré Frédéric Ehui alias Meiway. Le chanteur auteur-compositeur-interprète, musicien et producteur ivoirien, est l’un des plus grands artistes africains grâce à sa constance dans son travail et son talent. Il est surtout connu pour son style musical Zoblazo, danse des mouchoirs blancs, inspirée des rythmes folkloriques du Sud de la Côte d’Ivoire.
L’hommage à DJ Arafat
« Depuis le boom du coupé-décalé dans les années 2010, notamment sous l’impulsion d’Ange Didier Houon, force est de constater que les musiques urbaines ne viennent plus uniquement des États-Unis, mais qu’elles puisent aussi leurs origines dans les cultures africaines. Il était important pour moi de témoigner de cet apport culturel au public », a déclaré James Carlès, directeur du festival Danses et Continents noirs, sur l’apport de DJ Arafat pour la promotion de ce genre musical.
L’hommage le plus vibrant est venu de Meiway. Celui qui a collaboré avec Pierre Houon, père de DJ Arafat, a revisité l’histoire. « Il était haut comme trois pommes et devait avoir 8 ou 9 ans quand il assistait à nos répétitions. Nous avions presque une relation filiale. Son père estimait que je pouvais lui servir de guide », raconte Meiway, qui a subodoré la valeur de l’enfant terrible de Yopougon alors que ce dernier n’avait que 20 ans. « J’ai été le premier artiste ivoirien de renom à solliciter DJ Arafat pour un featuring. J’avais décelé son talent », se souvient-il. « Puis il a fini par prendre son envol et il est devenu inaccessible. Arafat refusait l’autorité et préférait s’entourer de tous ceux qui pouvaient être à sa solde. Mais il a toujours été professionnel », témoigne-t-il.
Le public du Metronum de Toulouse a observé une minute de silence à la mémoire du créateur du label Yorogang, avant le démarrage du grand spectacle. Landry Agban, nouveau patron du label Yorogang, et ses cohéritiers ont profité du festival pour démontrer que le coupé-décalé en musique et en danse, a encore de longs jours devant lui. Jusqu’au petit matin, la scène a régulièrement été envahie par de nombreux fans, preuve que le coupé-décalé est désormais inscrit dans les habitudes culturelles des citoyens du monde. DJ Arafat, lui, garde une place confortable dans les cœurs de ses nombreux fans répartis à travers la planète bleue.