Rassemblés à Kigali au Rwanda lors du Sommet extraordinaire de l’Union Africaine, 44 chefs d’Etat africains ont signé le 21 mars 2018 un accord créant la zone de libre-échange continentale africaine (Zleca). Cette zone va booster l’économie du continent.
La création d’une zone de libre-échange continentale africaine (Zleca), c’est la décision majeure du sommet extraordinaire de l’Union africaine qui a eu lieu du 17 au 21 mars à Kigali au Rwanda. Pendant Quatre jours , les 44 dirigeants africains ont communié pour la signature d’un accord mettant en place cette zone économique, considérée au regard du nombre de ses membres, comme la plus grande au monde.
Sur la liste des signataires on retrouve des locomotives de l’économie africaine, notamment l’Afrique du Sud, le Maroc, l’Égypte, le Kenya, l’Algérie. Le Nigeria, le Bénin, la Namibie, le Burundi, l’Erythrée, la Sierra Leone sont les principaux pays qui n’ont pas ratifié l’accord.
La Zleca compte parmi les projets les plus importants de l’Union africaine (UA) pour renforcer l’intégration du continent. Elle a pour but de propulser le développement économique de l’Afrique, en passant par une densification du commerce intra africain.
Cette zone de libre-échange s’étendra sur un marché de 1,2 milliard de personnes, lequel va générer un produit intérieur brut (PIB) de 2 500 milliards de dollars dans l’ensemble des Etats membres de l’Union africaine. Selon certaines projections, «l’Afrique comptera 2,5 milliards de personnes à l’horizon 2050, soit 26 % de la population mondiale en âge de travailler, et verra son économie croître deux fois plus rapidement que celle des pays développés».
La Commission économique pour l’Afrique (CEA) estime qu’avec des tarifs moyens de 6,1 %, les entreprises sont actuellement confrontées à des droits de douane plus élevés lorsqu’elles exportent en Afrique plutôt qu’en dehors du continent. La Zleca viendra supprimer progressivement les droits de douane sur le commerce intra-africain, ce qui permettra aux entreprises africaines de négocier plus facilement sur le continent, de répondre aux demandes du marché africain en pleine expansion.
La CEA est convaincue que la Zleca pourrait accroitre le commerce intra-africain de 52,3 % en éliminant les droits de douane à l’importation, et le doubler si les obstacles non tarifaires sont également réduits.
Selon L’Union africaine, «la mise en œuvre de la Zleca permettra d’augmenter de près de 60% d’ici à 2022 le niveau de commerce intra-africain. D’autant qu’actuellement, seulement 16% du commerce des pays africains s’effectue avec d’autres pays du continent».
La Zleca va concourir à la diversification des économies africaines et à l’industrialisation du continent. Tout en lui offrant une plateforme unique pour négocier de meilleurs accords commerciaux avec l’extérieur.
Cette zone de libre-échange entre en vigueur dans un délai de 180 jours, après la ratification à l’échelle nationale par les pays signataires. Cet acte est à saluer au moment où le protectionnisme économique gagne du terrain tant en Europe qu’aux Etats-Unis .Ainsi, l’Afrique, berceau de l’humanité pourra aussi être le berceau de l’intégration à condition que les mécanismes de mise en œuvre soient actés sans attendre.