Le président du conseil des Camerounais de la diaspora et cofondateur de la première brigade des antisardinards, comparaîtra à Paris devant le juge d’instruction.
Visé par une plainte déposée en France par les autorités camerounaises qui l’accusent d’être l’instigateur du saccage de l’ambassade du Cameroun à Paris le 26 janvier 2019, Robert Wanto sera face au juge d’instruction à Paris le 28 février prochain. Notifiés des chefs d’accusation qui pèsent contre eux, violation illégale de mission diplomatique, atteinte à l’intégrité physique de diplomates conformément aux conventions de Genève sur la protection de diplomates et des missions diplomatiques dans les pays tiers, Robert Wanto et ses camarades sont dans les mailles de la justice de France depuis août 2019.
Pour rappel, une cinquantaine de manifestants se revendiquant d’une opposition au président Paul Biya avaient envahi le 26 janvier 2019 l’ambassade du Cameroun à Paris, saccageant notamment des portraits du chef de l’État, l’arrosant même de pisse. Ces manifestants, dont un certain El Chenou, se filmaient en direct sur Facebook après s’être introduits dans les locaux de l’ambassade fermée comme tous les samedis, avant d’être évacués par les Forces de l’ordre auparavant occupées par les « gilets jaunes ». Quelques jours plus tard certains se sont lancés dans des aveux.
Des aveux en creux
L’instigateur, qui se présente comme le président du conseil des Camerounais de la diaspora et cofondateur de la tristement célèbre brigade antisardinards, présumée branche armée du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), lors des enquêtes menées par les éléments du commissariat du deuxième arrondissement de Paris, a reconnu avoir organisé l’évènement du 6 août 2019 mais nie avoir ordonné le saccage des locaux de la représentation diplomatique.
Le prévenu, dont la défense est assurée par Me Florence Ngueyep Noumo, assure que la manifestation a dégénéré avec l’arrivée des Forces de l’ordre françaises. L’on se souvient pourtant de la sortie du célèbre « général El Chenou », dans laquelle il demandait pardon au peuple camerounais non sans trahir l’implication de Maurice Kamto dans ces évènements.
Dans une vidéo, le « général Kamdem » habillé en tenue militaire, complice de Robert Wanto, supplie le peuple de lui accorder son pardon. « Je m’excuse d’avoir organisé les casses contre les ambassades de mon pays, puisque nous voulons la paix et la réconciliation, ça ne sert à rien de continuer de mettre à mal notre pays ».
Justice sera faite
L’audience du 28 février fait suite à une première qui s’est tenue le 7 août 2019 devant le tribunal de Clichy après que six vandales de la bande à Robert Wanto a fait irruption dans les locaux de l’ambassade le 6 août 2019 aux fins de parachever le travail de saccage des locaux de la représentation diplomatique du Cameroun à Paris. Puisse ce nouveau round établir les responsabilités de chaque individu de cette bande de voyous pour le triomphe de la loi et le rétablissement du Cameroun dans son honorabilité.
Au Cameroun le président Paul Biya, dans son adresse à la nation du 31 décembre 2019, a tranché le débat. « Malheureusement, une minorité, au Cameroun comme dans la diaspora, paraît avoir oublié les règles qui gouvernent la vie démocratique. Est-il nécessaire de rappeler qu’une démocratie a pour seul arbitre le peuple souverain ? Lorsque celui-ci s’est prononcé travers des élections libres et transparentes, et que les résultats sont proclamés après l’examen d’éventuels recours, ces résultats doivent être respectés et acceptés par tous », a-t-il martelé.