Le 18 avril 2019, cette institution a adopté une résolution qui remet en cause les efforts des autorités camerounaises dans leur volonté de faire face aux problèmes auxquels est confronté le pays. Les deux chambres du parlement camerounais ont tenu à faire le point.
Après la Haute représentante de l’Union européenne en mars dernier, c’est au tour des membres du Parlement européen de publier une résolution sur la situation socio-politique au Cameroun. Onze points où tout y passe, la situation dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, l’interpellation de personnes qui se sont illustrées le 26 janvier dernier par des manifestations illégales et dont l’un des points saillants aura été la mise à sac de certaines missions diplomatiques du Cameroun situées dans des pays européens, au mépris des dispositions de la Convention de Vienne de 1961 sur les relations diplomatiques.
Le gouvernement par la voix du ministre de la Communication a, il y a quelques jours, rappelé que les personnes interpellées sont jugées selon les lois de la République. Le tribunal militaire n’étant pas une juridiction d’exception. L’info claire et nette. « Les arrestations et détentions de certains militants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), et de Monsieur Maurice Kamto, sont strictement conformes aux lois et règlements du Cameroun, ainsi qu’aux conventions internationales ratifiées par le Cameroun », avait précisé René Emmanuel Sadi dans un communiqué rendu public le 11 mars dernier.
La résolution parle de déficit démocratique en remettant en cause le choix opéré par 71,28% d’électeurs camerounais qui ont décidé de confier une fois de plus les rênes de leur pays au président Paul Biya, dans le cadre d’un scrutin qui avait enregistré près d’une dizaine de candidatures et au cours duquel, l’on a vu les candidats s’exprimer clairement en mondovision pour défendre leurs différents arguments dans le cadre du contentieux post-électoral. On peut constater que cette sortie du Parlement européen n’a pas laissé indifférentes les chambres du parlement camerounais. Celles-ci ont réagi par le biais de deux communiqués rendus publics samedi derniers par leurs présidents respectifs.
Tout en remerciant le Parlement européen pour l’intérêt porté au Cameroun, Marcel Niat Njifenji et Cavaye Yeguié Djibril s’insurgent contre ce qui apparaît comme « une litanie de contre-vérités sur la situation socio-politique et sécuritaire au Cameroun ». Camer.be. Une position qui n’est pas sans rejoindre celle du Parlement panafricain qui rappelle, dans le cadre d’une déclaration de son président, la mise sur pied entre les deux institutions, lors du dernier Sommet entre l’Union africaine et l’Union européenne tenu en novembre 2017, d’un cadre de concertation pour discuter des sujets d’intérêt commun. Une clause qu’aurait choisi d’ignorer le Parlement européen.