L’ancien patron débouté de la FIFA Joseph Sepp Blatter, n’a pas manqué de tiré sur son ancien collaborateur, de quoi grincer les dents d’Ahmad Ahmad et son équipe.
Si Issa Hayatou « était encore le président de la Confédération africaine de football (CAF), il aurait été impossible pour la Fédération internationale (FIFA) de faire ce qu’elle fait actuellement à la CAF », a déclaré l’ex-patron de la FIFA, Joseph Blatter, dans un entretien à paraître avec le Nigérian Osasu Obayiuwana. Le Suisse fait référence à la récente reprise en main des affaires du foot africain par la FIFA. « Issa Hayatou était le boss. Un leader avec une forte personnalité. Vous pouviez ne pas être tout le temps d’accord avec lui, mais il avait du caractère », a souligné « Sepp » Blatter.
Qui était Issa Hayatou ?
Issa Hayatou, né le 9 août 1946 à Garoua, est un enseignant et dirigeant de football camerounais. Il est président de la Confédération africaine de football de 1988 à mars 2017 et président par intérim de la FIFA d’octobre 2015 à février 2016, à la suite de la suspension de Sepp Blatter. Issa Hayatou appartient à la grande famille Hayatou, de Garoua, dont les Issa Hayatou, né le 9 août 1946 à Garoua, est un illustre aîné dont Amadou Hayatou, ancien secrétaire général de l’Assemblée nationale ou Garga Alim Hayatou, secrétaire d’État à la Santé et Lamido de Garoua. Au sein de cette famille très influente dans le nord du Cameroun, il est donc destiné à avoir de grandes responsabilités comme son frère Sadou Hayatou qui occupe le poste de Premier ministre du pays du 26 avril 1991 au 9 avril 1992.
Sa Jeunesse
Entre 1964 et 1967, il pratique le 400 et 800 mètres. Sélectionné dans l’équipe d’athlétisme de son pays, il rejoint ensuite l’équipe du Cameroun de basket-ball. Il dispute ainsi les premiers jeux d’Afrique à Brazzaville, avec les meilleurs basketteurs de son pays. En parallèle, il devient professeur d’éducation physique et sportive.
Dirigeant sportif
En 1974, Hayatou commence à prendre des responsabilités dans le milieu sportif en devenant secrétaire général de la Fédération camerounaise de football à l’âge de 28 ans et le demeure jusqu’en 1983. Entre 1982 et 1986, il est directeur des sports au ministère de la jeunesse et des sports du Cameroun puis devient président de la Fédération de football de son pays en 1986. Après avoir perdu les élections pour un nouveau mandat à la tête de la CAF en mars 2017, il est nommé par décret présidentiel à la tête du conseil d’administration de l’académie nationale du football.
Président de la CAF
À la suite du décès de l’Éthiopien Ydnekatchew Tessema, il devient, en août 1987, le cinquième président de la Confédération africaine de football. En 1990, il obtient une nouvelle fonction en devenant membre du comité exécutif de la Fédération internationale de football association (FIFA).
Sous son mandat de président de la CAF et depuis vingt ans, le football africain connaît une véritable avancée. Hayatou réussit ainsi à obtenir cinq places au lieu de deux pour les pays de sa confédération au tournoi final de la Coupe du monde de football. Plusieurs des pays africains présents à cette compétition ont particulièrement brillé alors qu’ils étaient totalement absents auparavant comme le Cameroun en 1990 ou le Sénégal en 2002 qui se distinguent ainsi.
Ses performances et résultats en qualité de Manager
Pour la première fois, le continent africain accueille l’épreuve reine du sport mondial à l’occasion de la Coupe du monde de football de 2010 en Afrique du Sud probablement grâce à l’influence de son président. De la même manière, la Coupe d’Afrique des nations de football prend de l’ampleur en passant de huit à douze équipes en 1992 puis à seize équipes quatre ans plus tard lors de l’édition sud-africaine. Le nombre d’équipes participant aux qualifications de ces Coupes d’Afrique des nations ne cesse d’ailleurs d’augmenter. Ils sont ainsi quarante-quatre sélections à tenter de se qualifier pour l’édition 2012.
En 2002, il est candidat à la présidence de la FIFA, mais est largement battu par le sortant Sepp Blatter. La Confédération africaine, sous la présidence d’Hayatou contribue également au développement de ses compétitions de clubs comme la Coupe d’Afrique des clubs champions (1964-1996) puis la Ligue des champions de la CAF depuis 1997, la Coupe de la CAF, de 1992 à 2003, puis la Coupe de la confédération et la Coupe d’Afrique des vainqueurs de coupe. Sous sa présidence, les moyens accordés à diverses pratiques mineures comme le futsal, le football féminin ou le beach-soccer sont augmentés par la CAF. En mars 2017, il se porte candidat pour un huitième mandat à la présidence de la confédération africaine de football, mais il perd les élections contre le malgache Ahmad Ahmad avec 14 voix de différence.