Magistrat municipal depuis 2007 dans la ville d’expression anglaise, il a succombé ce dimanche 27 Octobre 2019 au sein d’une formation sanitaire à Douala.
C’est au sein de la Clinique Edimed au quartier Bonapriso à Douala qu’il a rendu l’âme. Il y a été évacué d’urgence, indiquent des sources familiales suite à un accident cardio-vasculaire. Cependant sur les circonstances de sa mort, il y a des voix discordantes. Contrairement à la raison officielle du décès, d’autres parlent d’empoisonnement. Le maire qui avait été pris pour cible par des séparatistes aurait succombé des suites d’un empoisonnement. Pour l’heure, rien ne confirme cette rumeur.
La fermeté comme maitre-mot
En effet, durant la crise anglophone démarrée en Octobre 2016, le maire de Buea s’est construit une réputation. Patrick Ekema, membre du RDPC, avait souvent mis en échec les séparatistes dans leur volonté d’instaurer des opérations «villes mortes» dans sa ville.
L’édile municipal n’hésitait pas à faire sceller les magasins qui refusaient d’ouvrir pour se conformer au mot d’ordre décrété par les séparatistes. Ces méthodes n’étaient pas partagées par toutes les populations.
Par ailleurs, pour pallier le manque de taxis à la ville lors des « ghost town », Patrick Ekema fournissait des taxis à sa ville. Sur la méthode pour régler la crise anglophone, Patrick Ekema prônait la fermeté. D’ailleurs c’est ce qui faisait qu’il était la cible à plusieurs reprises des attaques des séparatistes.
Après le gouverneur du sud-ouest Bernard Okalia Bilai en Novembre 2018, c’est au tour de la mairie de Buea de prendre en main, les déplacés internes de la crise anglophone. Ainsi le maire Patrick Ekema invitait tous les déplacés de la ville de Buea de retourner à leurs domiciles fixes, afin de pouvoir bénéficier des fruits du plan d’urgence humanitaire, initié par le président de la république Paul Biya. Il faut souligner que ce plan d’aide concerne les deux régions d’expression anglaise en proie à une crise sociopolitique depuis 2016 d’un montant de 12,7 milliards de FCFA. Dès lors les concernés se rendaient à la porte 103 de la mairie pour s’enregistrer sur une liste dressée à cet effet. Après le dénombrement des personnes déplacées, la mairie avait procédé à la distribution des besoins pressants. Elu en 2007 au sein du Conseil municipal de Buéa, le Maire a tenté de mettre en place divers projets.
Rencontre avec Paul Biya
Au cinquième jour de sa visite officielle en 2014 dans le chef-lieu de la Région du Sud-Ouest où il a présidé les festivités du Cinquantenaire de la Réunification de notre pays, le Président de la République a accordé une série d’audiences aux forces vives de cette Région. L’honneur est d’abord revenu au jeune maire de la commune de Buea, Patrick EKEMA ESUNGE d’ouvrir le bal. Pendant une vingtaine de minutes, l’édile de Buea a échangé avec le Chef de l’Etat sur la gestion de sa municipalité, qui a bénéficié d’un investissement lourd des pouvoirs publics, à l’occasion de la célébration de ce Cinquantenaire. S’exprimant devant la presse, le maire s’est dit particulièrement émerveillé après cette rencontre qu’il a qualifié de fait inédit dans sa vie, une véritable grâce de la providence. Il a également indiqué que le Chef de l’Etat tient à la maintenance des différentes infrastructures mise en place à Buea.
Dessin de la commune de Buéa
Créée le 29 juin 1977 par décret présidentiel n ° 77/203, la municipalité de Buea a une superficie de 870 km2, 67 villages, quatre espaces urbains distincts identifiés conformément aux critères énoncés (gare de Buea, Soppo, Molyko / Mile). 17 et Muea). C’est une communauté très complexe située entre un mélange de milieux urbains, semi urbains, ruraux et traditionnels. La municipalité de Buea est délimitée au nord par une forêt tropicale située sur le flanc du mont Cameroun (à 4100 m d’altitude). La chaîne de montagnes s’étend jusqu’aux belles plages de sable de l’océan Atlantique. La ville partage également des frontières avec d’autres villes importantes telles que la ville de Limbe au sud-ouest, la municipalité de Tiko au sud-est, la municipalité de Muyuka à l’est et le district d’Idenau à l’ouest.
Buea a une population estimée à plus de 200 000 habitants (chiffres de BUCREP pour 2005 et taux de croissance annuel de 5% selon les projections de l’ONU pour le taux de croissance de la population urbaine en Afrique) constituant essentiellement des Bakweris dans les villages et une population très cosmopolite l’espace urbain mettant les indigènes à une minorité. La langue bakweri parlée par les autochtones est également écrite et documentée. L’anglais et le français sont deux langues officielles utilisées pour l’interaction générale, tandis que le pidgin est la lingua franca. L’espérance de vie moyenne de cette région est de 50 ans (statistiques de 1999). Le taux d’alphabétisation est en augmentation, 60 à 75% des jeunes ayant accès à l’éducation.