La reconstitution des ressources du Fonds mondial, le grand dialogue national, les questions de défense et de sécurité, l’agenda de la CEMAC et la coopération bilatérale étaient au menu des échanges entre les chefs d’Etat du Cameroun et de France le 10 octobre à Lyon.
En marge des travaux de la sixième conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, le président Paul Biya, a eu un entretien en tête à tête avec son homologue français, Emmanuel Macron. Un des salons VIP du Centre des congrès de la cité internationale de Lyon a servi de cadre à ce premier entretien entre les deux chefs d’Etat. Pendant 45 minutes, Paul Biya et Emmanuel Macron ont échangé sur la reconstitution des ressources du Fonds mondial, le grand dialogue national, les questions de défense et de sécurité, l’agenda de la CEMAC et la coopération bilatérale.
La reconstitution des ressources du Fonds mondial
Lors de la séance de levée de fonds qui a eu lieu le 10 octobre à Lyon, le Cameroun a annoncé une contribution de 3 milliards de F CFA, et s’est félicité de l’initiative du président Macron visant à accélérer le mouvement en vue d’atteindre le troisième objectif de développement durable. La France s’est engagée à ajouter 200 millions, sur les 13,8 milliards de dollars US collectés, pour que le montant atteigne les 14 milliards visés.
Le grand dialogue national
Du 30 septembre au 4 octobre 2019, cette grand-messe a donné l’occasion aux Camerounais du triangle national et de la diaspora, de réaffirmer une fois de plus leur attachement à la paix, la concorde, l’unité et au progrès. La mise en œuvre des contributions formulées par les participants à ces échanges, sera fonction d’opportunité, de faisabilité et des capacités du Cameroun. Emmanuel Macron a salué l’initiative de son homologue camerounais au sujet de la convocation de ce grand dialogue. Il a aussi applaudi la décrispation de la scène politique camerounaise avec la libération de 102 opposants dont Maurice Kamto, et de 303 sécessionnistes.
Les questions de défense et de sécurité
Les deux pays affichent des convergences de vues dans la lutte contre le terrorisme et la gestion des réfugiés. Contre Boko Haram à travers la sensibilisation à la lutte contre les engins improvisés. Le président de la République française tenait à ce tête à tête qui lui a permis de bénéficier de la grande expérience du président Paul Biya au sujet de la politique africaine. Ce d’autant plus que, la France est militairement engagée dans ce continent et y possède de grands intérêts.
Le point sur l’état de la CEMAC
Le 26 septembre 2019, le Pr. Daniel Ona Ondo, président de la commission de la CEMAC, était à Yaoundé pour faire le point de la Communauté au président en exercice Paul Biya. Le bulletin de santé de la Cemac n’a rien d’alarmant. À travers les grandes décisions prises par les chefs d’Etat en 2016, la CEMAC a sorti la tête hors de l’eau. Le taux de croissance est bon, l’inflation n’est pas élevée, la sous-région jouit d’une bonne couverture monétaire.
En perspective, les deux hommes d’Etat ont évoqué l’organisation d’un sommet sur les questions monétaires et l’avenir du Franc CFA. Les questions liées à la réforme des institutions sous régionales : la CEEAC et la CEMAC, la mise à disposition de la troisième tranche de l’aide budgétaire française, d’un montant de 65,5 milliards de F, dans le cadre du plan de relance de la zone CEMAC ont aussi été évoquées.
Sur la coopération bilatérale
Une nouvelle impulsion dans les relations bilatérales a été donnée, suite à la nomination de Christophe Guilhou comme nouvel ambassadeur de la République Française au Cameroun. La coopération dans les domaines culturel et social, leur a sûrement permis d’évoquer la question du plan de modernisation du Musée national du Cameroun.
Attitude du président de la République du Cameroun, Paul Biya, face à la presse.
Monsieur le président de la République, quels sont les sujets que vous avez abordés avec votre homologue, le chef de l’Etat français?
Nous avons parlé du problème du Fonds mondial de lutte contre le VIH/Sida, la tuberculose et le paludisme. Nous avons également abordé quelques problèmes de coopération. Le président français a voulu savoir comment s’est déroulé le grand débat, je lui ai fait un compte rendu. Ensemble, nous avons fait le tour d’horizon de la coopération entre nos deux pays, pour constater qu’elle est bonne.
Un mot sur l’engagement du Cameroun dans la lutte contre le VIH/Sida ?
Nous avons contribué pour au moins trois milliards pour le Fonds mondial, et le Cameroun est l’un des pays qui bénéficie de l’argent du Fonds mondial pour la lutte contre le Sida, le paludisme et la tuberculose. C’est une organisation que nous soutenons. Nous allons continuer à contribuer.
Etes-vous inquiets de l’évolution du paludisme ces derniers mois dans le monde et au Cameroun ?
Pour ce qui est du paludisme, le taux a baissé. Mais avec la poussée démographique, il faut toujours s’adapter. Nous sommes décidés à combattre le paludisme. Nous ne nous décourageons pas.