Pour les fêtes de fin d’année, le couple présidentiel a mobilisé un convoi humanitaire de 100 camions transportant denrées alimentaires, kits sanitaires et matériel de couchage en direction des deux régions.
Le 28 décembre 2019 les attentions de Paul et Chantal Biya en faveur des déplacés internes des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, ont pris la forme du plus grand convoi humanitaire dans l’histoire du Cameroun, pour permettre à près des milliers de familles de passer dans la dignité les derniers moments de l’année 2019 et débuter l’an 2020 sous de meilleurs auspices. Preuve s’il en était encore besoin que : « la situation est parfaitement sous contrôle et les déplacés internes continuent de bénéficier de l’attention toute particulière du président de la République », a déclaré Paul Atanga Nji, ministre de l’Administration territoriale (Minat), au départ du convoi de Yaoundé. D’autres camions ont convergé vers lesdites régions partant de Douala et Bafoussam. Ce coup de cœur du couple présidentiel permettra sans doute aux populations bénéficiaires de tenir jusqu’aux prochaines élections législatives et municipales, lesquelles marqueront un tournant décisif dans la mise en place effective de la décentralisation au Cameroun et un statut spécial pour ces régions en particulier. « Il n’y a pas de crise humanitaire au Cameroun, la situation est sous contrôle et elle est bien gérée », a martelé Paul Atanga Nji. Dans la suite de son propos, l’autorité en charge du plan d’assistance humanitaire d’urgence pour les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest décidé par le président de la République, a présenté cet autre geste du couple présidentiel comme un cinglant revers contre les comploteurs en travail depuis quelques temps pour « prouver que le gouvernement de la République du Cameroun est incapable de gérer la situation humanitaire et susciter une intervention de la communauté internationale pour, soi-disant, sous le couvert du droit d’ingérence humanitaire », à travers trois ubuesques montages.
Des contrevérités démontées
D’après ces comploteurs, il y aurait environ 600 000 déplacés internes dans les Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Depuis 2012, les activités criminelles de la secte Boko Haram et la crise en République centrafricaine ont amené le gouvernement à accueillir plus de 500 000 réfugiés venant des pays voisins. La signature d’accords tripartites : Cameroun-Nigéria-HCR et Cameroun-RCA-HCR ont consacré le départ volontaire des réfugiés installés au Cameroun. En guise d’illustration, 500 volontaires Centrafricains ont rejoint leur patrie le 23 octobre 2019. « Je tiens à préciser que le Cameroun à ce jour n’a que 152 000 déplacés internes dans les Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, et environ 6 à 9 000 déplacés internes dans les autres régions : Ouest, Littoral, centre et Adamaoua dans une moindre mesure », a tranché Paul Atanga Nji.
Certaines organisations humanitaires ont pensé qu’il fallait 36 milliards de F au Cameroun pour s’occuper des déplacés internes dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, jugeant minable l’enveloppe de 12.7 milliards de F allouée par les pouvoirs publics. « Face à cette mauvaise évaluation, le ministre de l’Administration territoriale a convoqué deux réunions avec tous les partenaires du système des Nations unies : le HCR, le PAM, l’OMS, l’OCHA, l’UNICEF et les ambassadeurs de l’Union européenne pour leur communiquer la bonne information sur la situation des déplacés internes dans les régions du Nord-Ouest et du Sud- Ouest », a souligné le Minat.
Comme dans un « no man’s land », certaines agences humanitaires arrivaient parfois dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest et exerçaient leurs activités à l’insu des autorités administratives. « À titre d’illustration, deux petits Toyota pick-up du PAM et une ambulance de Médecins sans frontières ont été attaqués par les terroristes dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest alors que leurs présences n’étaient pas signalées auprès des autorités administratives », regrette le Minat. Pour éviter ces méprises, le président Paul Biya a instruit la création et un équipement adéquat des centres de coordination de l’action humanitaire dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Le Minat et Madame Allegra Baiocchi, coordinatrice des Agences de l’ONU au Cameroun, et d’autres chefs de missions ont visité les centres de Bamenda et de Buea.