L’avocate et haut cadre du parti de Maurice Kamto dans le Wouri, a été étonnée du rétropédalage de son mentor politique. Le boycott des élections locales par le MRC annoncé suite à une conférence de presse lundi 25 Novembre est apparu comme une douche froide.
Le MRC n’ira pas aux élections législatives et municipales 2020. L’information a été confirmée au point de presse que le leader de ce parti a donné ce lundi à Yaoundé au siège d’Odza. Celle qui se fait appelée « la fiancée du peuple », n’a pas hésité à réagir sur son compte Twitter suite à cette terrible nouvelle. Il est à noter qu’il s’agit d’un coup de tonnerre pour cette classe politique, qui s’était pourtant attelée depuis le 10 Novembre à monitorer les candidatures de plusieurs militants, parmi lesquels Célestin Djamen, Olivier Bibou Nissack entre autres. Michelle Ndocki avait quant à elle annoncé sa candidature comme député à Wouri 1er pour les échéances du 9 Février 2020. Sans oublier qu’elle demandait le soutien de ses nombreux fans à travers la toile pour ce « moment de vérité ». Il faut dire que la messe a été brutale et sanglante pour la jeune femme de droit, récemment sortie de prison en raison des marches illégales du 26 janvier 2019, et mis aux arrêts le 26 Février à Kondengui.
En effet, les raison du boycott seraient entre autres pour le MRC, la crise au Nord-Ouest et Sud-Ouest, les questions électorales liées au code et les procédures administratives de candidature. « Le MRC ne participera pas aux prochaines élections législatives et municipales, tant que la situation dans le NOSO ne sera pas réglée » déclarait-il à sa conférence de presse.
Comme un aveu de faiblesse politique
Cette information contraste avec les dernières concernant ce parti politique au sujet de ce double scrutin local. Déjà la conférence annoncée sur les réseaux sociaux a été démenti par le Porte-parole de Maurice Kamto. Bien plus certains candidats avaient déjà déposé leurs candidatures. En plus, le parti s’est réuni vendredi dernier dans le cadre de la commission nationale des investitures créée par le président national quelques jours avant. La formation ne possède qu’un seul député à l’Assemblée Nationale, zéro maires, zéro sénateur, zéro conseiller municipal, ce qui met le MRC au banc de touche politique du point de vue de la représentativité. De surcroit, le MRC prétend que les dispositions électorales ne sont pas en sa faveur pourtant s’est présenté via son candidat à l’élection présidentielle d’Octobre 2018. Un dessin qui vient conforter selon plusieurs sources dignes de foi, avec les 36 candidatures prêtes pour les municipales et 17 seulement pour les législatives, et traduisaient une impuissance de son appareil politique à aller plus loin. En 1992, le SDF du Chairman Ni John Fru Ndi, première force de l’opposition avait aussi boycotté les élections législatives et municipales.
« En l’état actuel, la contestation de ces élections, dont les signaux de potentielles fraudes sont évidents, est par exemple impossible, a illustré Maurice Kamto. La loi portant sur l’organisation du conseil constitutionnel demande par exemple que les requêtes de contestation des législatives comportent obligatoirement les noms des élus contestés. Or, ce contentieux se déroule avant la proclamation des résultats, donc sans que les noms de ces élus ne soient connus », a expliqué Maurice Kamto dans son discours à la presse. Des déclarations qui frisent la mauvaise foi politique née des élucubrations d’un autre genre, qui malheureusement vient d’une personnalité ayant partagé les valeurs républicaines.
Le parti de l’opposant, qui continue de revendiquer sa victoire à la dernière élection présidentielle camerounaise, affirme vouloir éviter une répétition de la crise post-électorale qui a crispé la sphère politique pendant plusieurs mois. Le MRC met ainsi fin à la course aux postes de députés et conseillers qu’avaient engagé ses militants, dont les déclarations de candidatures alimentaient déjà les débats au sein de l’opinion publique. Une volte-face qui ne fera pas que des heureux au sein du parti, puisque par cette annonce, le MRC ne pourra plus participer à la prochaine élection présidentielle sinon en candidature indépendante (encore faudrait-il avoir les 500 signatures requises), comme un air de suicide politique du MRC !