Le Ministre de la décentralisation et du developpement local, a mis en exergue la thématique au cours d’une table ronde à l’ENAM, le 9 Aout 2019. Organisée dans le cadre de la journée africaine de la décentralisation et du developpement local(JADDEL) acte 8.
Dans le sillage de la célébration de la JADDEL 2019, les questions migratoires étaient au cœur des échanges nourris autour du MINDDEVEL Georges Elanga Obam. Pour la circonstance, il était accompagné de son Sécrétaire Général Fred EBONGUE MAKOLLE, de Teguey Béatrice Maire de la Commune de Bengwi, située dans la région du Nord-Ouest, département de la Momo, Charles Lucien Chargé d’Etudes assistant au Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés(HCR) Bureau Yaoundé, Georges Kami Représentant du Directeur du Programme National de developpement participatif (PNDP), Yomo Nguemo Directeur du Bureau National de l’Etat-Civil (BUNEC), et de Raissa Mbou également en service au HCR.
La table ronde déroulée à l’Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature (ENAM) avait pour thème : « la promotion et la mise en œuvre effective du developpement économique local : une solution durable pour les collectivités régionales et locales face aux migrations forcées en Afrique ». Il s’agissait pour le panel, de dessiner de bien meilleures actions au profit des Collectivités territoriales décentralisées, qui font face à ce phénomène depuis 2014, en référence à la crise dans les régions de l’Est, de l’Extrême-Nord, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Selon les Nations unies, plus de 35.000 Camerounais se sont réfugiés au Nigeria et environ 500.000 déplacés internes vivent dans des communautés d’accueil ou sur des sites improvisés ou encore des camps du HCR.
Aujourd’hui, le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, demande aux bailleurs de fonds de renforcer leur soutien envers un demi-million de déplacés camerounais qui ont survécu à plus d’un an de violence continue dans les différentes parties du pays. Au Cameroun, ces treize derniers mois, de violents affrontements entre les militaires et les séparatistes armés ont déraciné des milliers de personnes dans le pays, et de l’autre côté de la frontière au Nigéria. Une situation assez difficile pour les Communes des régions du Nord-Ouest, du Sud-Ouest, de l’Est et de l’Extrême-Nord, qui ne disposent pas toujours de budget pour la gestion migratoire. Les collectivités territoriales sont obligées d’en faire la demande auprès du FEICOM, la « banque des communes » dont le statut a changé en Octobre 2018, afin de voir prospérer des fonds y allouées, tout en nouant des partenariats avec des organismes internationaux.
Les chiffres de l’ONU sont clairs, plus de 437 000 personnes sont actuellement déplacées au Cameroun, dont 246 000 dans la région du Sud-Ouest, 105 000 dans la région du Nord-Ouest et 86 000 dans les régions du Littoral et de l’Ouest. La plupart d’entre elles sont des femmes et des enfants. Que ce soit au Cameroun ou au Nigéria, les personnes déracinées sont confrontées à une grande précarité. Après avoir fui avec très peu d’effets personnels, les populations déracinées arrivent dans des communautés d’accueil démunies, où les vivres sont insuffisants et les installations pour la santé, l’éducation, l’eau et l’assainissement sont rares. En plus de provoquer des déplacements internes dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun, le conflit meurtrier a également forcé des milliers de Camerounais à demander l’asile au Nigéria.
Pour ses opérations au Cameroun et au Nigéria, le HCR a maintenant besoin de 184 millions de dollars parmi lesquels 35,4 millions sont nécessaires pour fournir une assistance vitale de toute urgence. En février 2019, la coordinatrice humanitaire des Nations Unies au Cameroun a lancé le Plan 2019 de réponse humanitaire (HRP) qui prend en compte la situation dans les régions du Sud et du Nord-Ouest. Les activités du HCR et les besoins en financements pour ce programme au Cameroun font partie du Plan de réponse humanitaire. Le HCR plaide en faveur d’un soutien international à ce plan. Le HCR-Cameroun, a émis des doléances au Ministre Georges Elanga Obam, notamment sur la création d’une plateforme entre les deux entités pour des solutions durables.
Par ailleurs, Le Sécrétaire General du MINDDEVEL en lieu et place du Directeur du FEICOM empêché a répondu à l’assistance relativement aux programmes de la banque des communes, au profit des personnes déplacées dans nos collectivités, à l’image du Programme de Développement Economique et Social des Villes secondaires exposées aux facteurs d’instabilité (PRODESV). En rappel, le PRODESV participe du Programme indicatif national du 11ème Fonds européen de développement en faveur du Cameroun. Elaboré par le Feicom avec l’appui de la KFW, il devra accompagner le pays jusqu’en 2024, notamment le développement des 15 communes des cinq régions ciblées. Deux phases interactives de questions-réponses ont ponctuées la table ronde. Le Ministre de la décentralisation et du developpement local, a recommandé aux étudiants de se rapprocher pour mieux connaitre les institutions en charge d’accompagner la décentralisation au Cameroun, notamment le PNDP.