Le président Paul Biya, président en exercice de la Conférence des chefs d’État de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale, a accordé une audience le 26 septembre au Pr. Daniel Ona Ondo, président de la commission de cette institution sous régionale.
L’audience a duré le temps d’un match de football. Preuve, s’il était encore besoin, que le Cameroun est en phase avec la mission d’inspection de la Confédération Africaine de Football venue évaluer l’état des préparatifs des compétitions majeures de la discipline que le Cameroun s’apprête à abriter en 2020 et 2021, pour le grand bonheur de la sous-région Afrique centrale. Réagissant au glissement de date intervenu en fin d’année 2018, Daniel Ona Ondo confiait alors : « avant ce retrait, nous prévoyions une croissance de l’économie camerounaise à 4,4 % en 2019, après des projections de l’ordre de 3,8 % en 2018 ».
Accueilli au perron du palais de l’Unité par le chef du protocole d’Etat Simon-Pierre Bikele et le ministre, directeur du Cabinet civil, Samuel Mvondo Ayolo, Daniel Ona Ondo a échangé avec le président Paul Biya pendant 90 minutes sur des sujets d’actualité.
Le grand dialogue national au Cameroun
Face à la presse au sortir de cette audience, le président de la Commission de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), a indiqué qu’il était venu féliciter le président de la République du Cameroun pour l’initiative de convoquer « une grande conférence sur la paix au Cameroun ». La main tendue du président Paul Biya, le Sage de l’Afrique centrale, doit être saisie pour l’équilibre de la sous-région. Pour Daniel Ona Ondo, « le Cameroun représente en moyenne 40% du PIB de la sous-région. Quand le Cameroun tousse toute l’Afrique centrale s’enrhume ». Reconnaissant que « sans la paix, il n’y a pas de développement », il a réaffirmé le soutien et l’engagement de la Commission de la Cemac pour que « ces assises inclusives et porteuses de paix débouchent sur des lendemains meilleurs pour le Cameroun, qui est un moteur économique de la sous-région ».
La situation de la Cemac
« En tant que président de la Commission, je me devais de venir lui faire le point de la communauté », a souligné Daniel Ona Ondo, désigné président de la Commission de la Cemac en février 2017 pour un mandat de 5 ans. De façon globale, le bulletin de santé de la Cemac n’a rien d’alarmant. « La Cemac, à travers les grandes décisions prises par les chefs d’Etat en 2016, a sorti la tête hors de l’eau. Le taux de croissance est bon, l’inflation n’est pas élevée, nous avons une bonne couverture monétaire », a fait savoir le président de la Commission.
Le 19 juin à Libreville, le président de la Commission a plaidé pour une fusion rapide des différentes Communautés économiques régionales de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Ceeac). Lors des assises du Comité de pilotage de la réforme institutionnelle, le président de la Commission Cemac a dressé l’état des lieux du processus de rationalisation entre les deux Communautés économiques régionales (CER) d’Afrique centrale dont l’échéance est fixée à l’horizon 2023. Selon le Pr Daniel Ona Ondo « l’existence de plusieurs CER laisse apparaître des missions et des mandats qui se chevauchent ». Résolument tournée vers le processus de rationalisation par la fusion constitution avec la CEEAC, « la CEMAC s’est engagée dans le Programme de réforme institutionnelle (PRI) depuis 2006 et entend capitaliser cet acquis », a-t-il souligné.
Le patron du gouvernement de la Cemac était à Bangui en août pour rencontrer le président de la République Centrafricaine afin d’examiner la possibilité du processus de retour de la CEMAC dans ce pays. Le siège de la CEMAC a été transféré de Bangui à Malabo, en Guinée Equatoriale, suite à une décision prise le 19 février par Idriss Déby Itno, alors président en exercice de la CEMAC.
C’est vers 14h25 minutes que l’ancien Premier ministre du Gabon jusqu’en 2016, et professeur agrégé des facultés de droit et des sciences économiques, a quitté le palais de l’Unité.