En marge du séminaire sur le développement des compétitions et des infrastructures en Afrique, tenu le 1er février à Rabat au Maroc, le patron du football mondial a fait des propositions destinées au développement des stades et des infrastructures footballistiques en Afrique.
Représentants de la Confédération africaine de football (CAF), de la Fédération internationale de football association (FIFA), membres des Fédérations nationales, experts, légendes du football africain, et journalistes se comptaient parmi les séminaristes de Rabat. La rencontre a permis à ces responsables de dresser l’état des lieux des stades et des infrastructures sur le continent, de discuter sur le mécanisme de financement des stades, le partenariat public-privé canal de développement et la sollicitation des institutions bancaires. L’exposé du président de la FIFA, Gianni Infantino, articulé autour de son projet pour mettre « le football africain au centre du monde », a retenu toutes les attentions et sonne comme véritables recommandations du conclave.
La gestion de la CAF
En juin 2019, Ahmad Ahmad avait sollicité l’aide de la FIFA afin qu’elle réalise un audit complet de la CAF et qu’elle puisse accompagner la CAF dans l’instauration d’une meilleure gouvernance « afin d’apporter stabilité, sérénité, professionnalisme et développement effectif du football sur le continent africain ». La secrétaire générale de la FIFA, Fatma Samoura, avait alors été nommée « déléguée générale de la FIFA pour l’Afrique », dès le mois d’août 2019 pour une période de six mois. Pour beaucoup de dirigeants de Fédérations africaines, il s’agit plus d’une mise sous tutelle que d’un audit. Dans ce climat, les propositions de Gianni Infantino se muent en recommandations. Ainsi l’annonce par la FIFA du lancement de la nouvelle formule de la coupe du monde des clubs, élargie à 24 équipes et prévue entre le 17 juin et le 4 juillet 2021, a forcé la CAF à revoir la programmation de la CAN 2021. L’édition qu’abritera le Cameroun se disputera finalement du 9 janvier au 6 février 2021. Pour garder la main, la CAF a mis en avant les conditions météorologiques du pays hôte. Les propositions de Gianni Infantino, salutaires pour le football africain, viennent ainsi parachever la mission de six mois convenue entre la FIFA et la CAF.
Les propositions du président de la FIFA
« Il faut penser une véritable révolution du football africain », a estimé Gianni Infantino. Il propose de former vingt arbitres, l’idée étant de les professionnaliser, de leur offrir des contrats « à durée indéterminée » afin de leur permettre de devenir « totalement autonomes ». Il entend également créer un fonds doté d’un milliard de dollars dédié à la construction « d’au moins un stade de grande qualité dans chacune des cinquante-quatre associations membres de la FIFA et de la CAF ». Des arènes aux normes internationales où les « talents » pourront s’exprimer.
Le président de la FIFA souhaite que le continent se dote de plusieurs autres tournois, notamment féminins et de jeunes, et propose la création d’une nouvelle compétition panafricaine de clubs qui « pourrait générer des revenus de 3 milliards de dollars sur cinq ans » et qui irait « couronner le véritable champion d’Afrique ». Cette stratégie qu’il désire mener en lien avec les représentants de la CAF a pour but de « faire progresser le football africain » et de multiplier ainsi les revenus du continent.
Pour finir, le président de la Fifa a pris tout le monde de court. « Je propose d’organiser la Coupe d’Afrique des Nations tous les quatre ans au lieu de tous les deux ans pour la rendre plus commercialement viable et attrayante au niveau mondial », a-t-il avant de justifier : « les revenus de la CAN soient vingt fois moins importants que ceux de l’Euro ».