C’est un grand signe d’apaisement que le Président de la République a effectué le jeudi 13 décembre 2018, pour un retour à la paix dans le Sud-Ouest et le Nord-Ouest.
Comme un cadeau de noël, le Chef de l’Etat a décidé d’agir en faveur de la paix dans le sillage de son allocution de prestation de serment le 6 novembre dernier. C’est un communiqué rendu public le 13 décembre, signé du secrétaire général à la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, qui informe que le Chef de la nation, S.E. Paul Biya, a décidé de l’arrêt des poursuites pendantes devant les tribunaux militaires contre un certain nombre de personnes arrêtées, pour délits commis dans le cadre de la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. L’on apprend en lisant le document, que 289 détenus sont concernés par cette décision qui sera mise en œuvre à la diligence du ministre en charge de la Défense Joseph Beti Assomo. Le Secrétaire Général à la Présidence de la République souligne « intervenant après la création du Comité de désarmement, de démobilisation et de réintégration, cette décision du chef de l’Etat procède de sa volonté de permettre à ceux de nos jeunes compatriotes de ces deux régions désireux de renoncer à la violence et de revenir dans le droit chemin de pouvoir de nouveau participer à la grande œuvre de construction nationale ».
En effet, pour Ferdinand Ngoh Ngoh, le président Biya réaffirme sa détermination à poursuivre sans relâche ses efforts dans la recherche des voies et moyens d’une résolution pacifique de la crise qui affecte les régions anglophones du pays depuis octobre 2016.
A la suite du communiqué de la présidence de la République, le ministre de la Défense, Joseph Beti Assomo, a publié un communiqué selon lequel, les personnes bénéficiaires de cette clémence du chef de l’Etat, seront immédiatement remises en liberté à l’issue des audiences publiques des différents tribunaux militaires concernés qui se sont tenues vendredi 14 décembre 2018. M. Beti Assomo précise que cette mesure concerne uniquement les personnes dont l’examen approfondi des dossiers pendants devant les juridictions militaires et les dossiers d’enquêtes en cours, ont fait ressortir à leur encontre, des charges d’une amplitude de gravité relative.
Toutefois, cette clémence présidentielle ne concerne donc pas les criminels, assassins et autres dangereux terroristes, ainsi que les commanditaires et planificateurs de la pernicieuse crise sécuritaire en cours dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
Vendredi dernier, c’est devant une foule d’hommes de médias, membres des forces de sécurité, parents, amis et connaissances, la présidente de l’audience publique au tribunal militaire de Yaoundé, le Colonel Abega Mbezoa épouse Eko Eko, a rendu la décision de remise en liberté des 110 détenus. Cette sentence est survenue à la suite de la lecture par le greffier de la liste des bénéficiaires de la mesure présidentielle. Bien évidemment, le ministère public représenté par le commissaire du gouvernement, le Chef d’Escadron Thaddée Eric Constant Engono aura fait une brève réquisition, après le rappel des textes de procédure pénale et de justice militaire.
C’est d’ailleurs sous son encadrement strict que la suite des opérations se fera aussi bien à la prison centrale de Kodengui qu’au Camp Yeyap de la gendarmerie nationale de Yaoundé. C’est cependant vers minuit dans la nuit du vendredi 14 au samedi 15 que les 110 de Yaoundé ont effectivement pris la direction de leurs destinations respectives, aux frais du gouvernement.
Les chefs d’accusation retenus contre ces derniers étaient en effet de divers degrés, cumulativement ou alternativement, défaut de carte nationale d’identité, apologie de terrorisme, acte de terrorisme, hostilité contre la patrie, port d’armes et munitions, conspiration d’acte de terrorisme entre autres.