Le plan d’assistance humanitaire d’urgence du Chef de l’Etat, a été rendu public mercredi dernier, au cours d’une conférence de presse dans les services du Premier Ministre.
Près de 13 milliards de FCFA, plus précisément 12,7 milliards seront mobilisés pour les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest en proie aux actes de violence. Ces fonds vont servir à la reconstruction des édifices détruits, l’aide au retour des déplacés notamment.
C’était l’un des points du lancement du plan d’assistance humanitaire à la salle des Conseils de cabinet de l’immeuble étoile. Etaient présents, une vingtaine de membres du gouvernement, intervenant dans des domaines aussi variés que la sécurité, l’éducation, le social, l’agriculture, la santé, une dizaine de membres du corps diplomatique sous la conduite de leur doyen, l’ambassadeur du Gabon au Cameroun, S.E. Georges Patrick Biffot ainsi que des élites des régions concernées.
Le Premier ministre Philemon Yang va refaire l’historique de la pénible situation que vivent les populations de ces deux régions depuis 2016 dans les deux langues officielles. Situation partie de revendications corporatistes des enseignants et des avocats et qui, comme il ne manque pas de le souligner, fera rapidement l’objet de récupération de la part de certains esprits malveillants installés notamment au sein de la diaspora camerounaise.
En effet, le chef du gouvernement va rappeler les différentes réponses apportées à ces revendications par les pouvoirs publics sur très hautes instructions du président Paul Biya, avec à l’exemple la Commission nationale du Bilinguisme et du Multiculturalisme, qui a à sa tété un ancien Premier Ministre, Peter Mafany Musongue.
La prise en otage du système éducatif, avec pas moins de 120 écoles incendiées, assassinats de populations civiles et même d’éléments des forces de défense et de sécurité qui, depuis le début de la crise, ont été l’objet de 123 attaques terroristes, déplacement des populations, enrôlement des enfants dans des milices obscures, font partie de cette série de tableau noir que souhaite enrayer le Chef de l’Etat.
De plus, l’incidence sur le tissu économique n’est pas des moindres. Avec la paralysie des principales unités industrielles de ces régions, avec des milliers de Camerounais qui connaissent les affres du chômage technique. Au total, souligne le Premier ministre, ce sont près de 75 000 personnes qui sont aujourd’hui touchées par la crise dans ces régions pour y faire face, le président de la République décide donc du lancement de ce Plan d’assistance humanitaire d’urgence qui se veut salutaire.
A propos du financement, Philemon Yang indique que le budget de l’Etat sera mis à contribution. De même qu’il s’agira de faire jouer la solidarité nationale. Le Cameroun entend également faire appel à ses partenaires nationaux et internationaux. La priorité, va souligner le chef du gouvernement, ira vers la reconstruction des édifices détruits, le retour des populations déplacées et la prise de mesures adéquates pour une reprise effective des classes lors de la rentrée scolaire 2018-2019 entre autres. Pour les activités économiques, il est notamment prévu un appui en intrants agricoles et en cheptel, la reconstruction des logements détruits. Il est également prévu une assistance psychologique aux victimes et la reconstitution des documents d’état civil et des titres identitaires perdus ou détruits.
Il faut savoir que ce Plan sera piloté par un Comité ad hoc présidé par le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, avec pour missions, le rétablissement d’un cadre de vie propice à l’épanouissement des communautés affectées, leur réinsertion socioéconomique, la promotion de la cohésion sociale et du vivre ensemble.
De plus, 24 heures plus tard, l’appel à la mobilisation a été entendu concernant ce plan d’urgence à l’Hotel de Ville de Yaoundé. Sous les regards, du Ministre de l’administration territoriale Paul Atanga Nji, du Premier Ministre, et un parterre d’invités, une somme de 236 millions de FCFA ont été collectés séance tenante, donc 118 millions en espèces, 15 millions sous forme de chèques, et environ 103 millions de promesses de dons dont 50 millions de l’opérateur économique Alhadji Baba Danpulo.
Ce plan d’urgence est une action forte de S. E Paul Biya, portée par l’idéal humaniste que reconnaissent les camerounais dans leur immense majorité. Garant de l’intérêt général, de la sécurité et du bien-être de tous, le chef de l’Etat ne pouvait rester indifférent aux souffrances, au désarroi de milliers de concitoyens pris au piège de l’insécurité dans ces régions d’expression anglaise. Une opération qui vise, à terme, à restaurer dans les zones affectées par les troubles, des conditions de vie acceptables. Il s’agit de reconstruire et, le cas échéant, de bâtir en investissant dans les infrastructures destinées à apporter aux populations fragilisées ce minimum de confort qui donne du sens à la vie.