Equilibriste entre jeu d’alliances et mise en confiance des membres du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), le remaniement ministériel du 4 septembre fixe le cap stratégique dans la perspective de la prochaine élection présidentielle.
Le remaniement ministériel du 4 septembre intervient en plein débat sur la nouvelle commission électorale de Côte d’Ivoire, censée organiser la présidentielle de 2020. Simple hasard du calendrier ou volonté délibérée de détourner l’attention de l’opinion publique focalisée sur la crédibilité, jugée cruciale, de la commission électorale en vue de la présidentielle de 2020 ? Après l’acquittement prononcé à la CPI en faveur de Laurent Gbogbo et Charles Blé Goudé, la démission de Guillaume Soro du perchoir de l’Assemblée nationale et la création du RHDP, cher à Alassane Ouattara, la présidentielle de 2020 s’annonce tendue.
Révélée par le secrétaire général de la présidence de la République, Patrick Achi, la nouvelle équipe gouvernementale toujours chapeautée par Amadou Gon Coulibaly, compte 42 ministres contre 36 dans la précédente et sept secrétaires d’Etat contre cinq. Elle acte le divorce d’avec le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) d’Henri Konan Bédié.
Le ministère de l’Économie change de titulaire : Adama Coulibaly devient le nouveau ministre de l’Économie, en remplacement d’Adama Koné nommé ministre auprès du président de la République, chargé des affaires économique et financière. Mamadou Sangafowa Coulibaly, ministre de l’Agriculture pendant une dizaine d’années quitte son poste, remplacé par Kobenan Kouassi Adjoumani, auparavant ministre des Ressources animales et halieutiques.
Les hommes fidèles d’Alassane Dramane Ouattara
À un an de la présidentielle, le voile reste épais sur sa volonté de briguer un troisième mandat. Il s’appuie toutefois sur son épouse, Dominique, autant première dame que conseillère, ainsi que sur des proches d’une loyauté sans faille.
Amadou Gon CoulibalyOULIBALY, Premier ministre, chef du gouvernement, ministre du Budget et du Portefeuille de l’Etat. Ancien ministre de l’Agriculture (2002-2010), et ancien secrétaire général de la présidence (2011-2017).
Marcel Amon-Tanoh, ministre des Affaires étrangères sert discrètement Alassane Ouattara depuis un quart de siècle.
Téné Birahima Ouattara, ministre chargé des Affaires présidentielles. Indispensable frère cadet, discret émissaire à l’étranger, il upervise aussi les services de renseignements et les questions de sécurité.
Sidi Tiémoko Touré, ministre de la Communication et des Médias, porte-parole du gouvernement. Elle a son mot à dire en matière de stratégie présidentielle.
Ahmed Bakayoko, ministre de la Défense. Le maire d’Abobo, bastion abidjanais du président, mène des médiations, à l’étranger ou auprès de l’opposition. Sa légendaire dextérité s’est encore illustrée lors des récentes obsèques de l’icône ivoirienne du coupé-décalé DJ Arafat. Au four et moulin depuis l’accident de l’artiste, il a reçu les virtuoses venus de l’extérieur pour rendre un dernier hommage à DJ Arafat. Il leur a exprimé la profonde gratitude du peuple Ivoirien pour s’être déplacés, à leurs propres frais. Il a personnellement raccompagné à l’aéroport les enfants Maël, Ezéchiel et Lachoina venus assister aux obsèques de leur père DJ Arafat.