Elle figure parmi les objectifs de la nouvelle réglementation des changes. Une campagne d’explication a été lancée à cet effet le 4 juillet 2019 à Douala.
La nouvelle réglementation des changes de la CEMAC, adoptée par le comité ministériel de l’Union monétaire de l’Afrique centrale (UMAC) le 21 décembre 2018 renferme deux objectifs majeurs. Notamment contribuer à la stabilité externe de la monnaie à travers une optimisation des transactions financières extérieures, de manière à minimiser les sorties des devises non causées et maximiser les entrées de devises provenant d’activités légales. Adapter la règlementation des changes à de nouvelles problématiques telles que l’émergence de nouveaux moyens de paiement et la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Pour une meilleure imprégnation de cette nouvelle donne, une campagne d’explication a été lancée le jeudi 4 juillet 2019 à Douala. Grâce à elle, nombre de points sur lesquels porte la nouvelle règlementation sont éclaircis. D’abord, l’attribution du rôle d’administration de la règlementation des changes à la Banque centrale, afin qu’elle s’arrime à ses missions statutaires de conduite de la politique de change et de gestion des réserves de change de la Communauté. Ensuite, la formalisation des obligations de cession et de rétrocession des devises à la BEAC, dans l’optique de renforcer le principe de centralisation des avoirs extérieurs auprès de celle-ci. Cette réforme va également rendre obligatoire l’indication ou la justification de l’origine des fonds pour la réalisation des opérations de change ; la possibilité d’ouvrir des comptes séquestres, de garantie et assimilés en devises dans les livres de la Banque centrale pour la couverture des engagements souscrits par les Etats et autres personnes morales autorisées par le conseil d’administration. Le gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) explique que, les premières retombées de cette mise en œuvre sont prometteuses. « L’on note une remontée de nos réserves de change », a confié Abbas Mahamat Tolli sur place. Pour appuyer ses dires, les chiffres sont clairs. À fin mai 2019, « les rétrocessions de devises ont atteint 1376,1 milliards de francs pour les cinq premiers mois de l’année, contre 605,2 milliards sur la même période de l’année précédente, en hausse de 127% », a expliqué le gouverneur de la BEAC. Il appuie que le compte d’opérations a en plus connu « une forte hausse» (+32%). A fin mai 2019, il se situait à 3457 milliards. Il est passé de 2552 milliards de francs au 31 décembre 2017 à 3360 milliards de francs à fin 2018.