Pendant deux jours, l’opérateur national public des télécommunications a présenté les charmes directeurs de sa feuille de route.
Les 25 et 26 novembre 2019, Judith Yah Sunday, directeur général de Cameroon Telecommunications (Camtel), a réuni les opérateurs nationaux et étrangers du secteur des communications électroniques à Yaoundé. Les assises placées sous le thème : « Camtel au service des opérateurs et pour la transformation numérique au Cameroun », étaient supervisées par la tutelle, le ministre des Postes et Télécommunications (Minpostel), Minette Libom Li Likeng qu’assistait Serge Elanga Obam, ministre de la Décentralisation et du Développement local (Minddevel).
« Partager avec les partenaires du secteur des communications les nouvelles orientations de développement de l’entreprise pour la période 2019-2025 à la suite du renouvellement de l’équipe managériale et d’autre part, présenter l’organisation améliorée de notre réseau ainsi que les nouvelles formes de partenariat que la Cameroon Telecommunications offre aux acteurs du secteur », a déclaré le directeur général de Camtel pour préciser les objectifs de la rencontre. Plus loin, elle indiqué profiter de l’occasion pour présenter les toutes dernières améliorations apportées au dispositif technique de l’entreprise dont elle tient fermement les rênes depuis bientôt un an.
Les reflets du charme de Camtel
Fidèle à la feuille de route tracée par sa tutelle lors de son installation, le 17 décembre 2018, le top management de Camtel met de grandes opportunités à la disposition des citoyens et de ses partenaires. Aujourd’hui l’entreprise est présente dans quatre systèmes de câbles sous-marins dont les points d’atterrissement sont localisés dans les villes de Douala, Limbe et Kribi. Il s’agit notamment du SAT3 (South Atlantic Telecommunications Cable 3 / South Africa Far East) localisé à Douala et mis en service en 2002 avec une capacité de 88 Gbps (giga-bits-par-seconde), du WACS (West Africa Cable System) doté d’une capacité de 14 Tbps (tera-bits-par-seconde) mis en service en juillet 2015 à Limbé/Batoké, du NCSCS (Nigeria Cameroon Submarine Cable Systems) basé à Kribi, opérationnel depuis janvier 2016 qui nourrit le réseau camerounais avec une capacité installée de 140 Gbps, et enfin le SAIL (South Atlantic Inter Link), plus récente acquisition de Camtel opérationnelle depuis novembre 2018 à partir de Kribi, avec une capacité installée de 1,4 Tbps (tera-bits-par-seconde).
À cet arsenal sous-marin, Camtel ajoute un backbone national composé de liaisons interurbaines et des boucles métropolitaines. Soit un point d’échange Internet à Yaoundé et un autre à Douala. Ce outil stratégique est le cœur des réseaux de communications électroniques. Il est composé d’un ensemble de sites interconnectés de câble à fibres optiques pour véhiculer à très haut débit les services multimédias d’un point du réseau à un autre, en conformité avec les règles de l’ART. Au total Camtel gère environ 12 000 km de câble optique sur l’étendue du territoire national couvrant toutes les dix régions du pays. Les travaux de desserte de l’ensemble des unités administratives de ces régions sont en cours. Le ministre George Elanga Obam qui souhaite voir la réduction de la fracture numérique dans nos villes et villages, l’interconnexion des 360 communes et des 14 communautés urbaines par l’intermédiaire des fournisseurs de services Internet, trouve réponse.
Ce dispositif a contribué à la réalisation de plusieurs projets du gouvernement dont « villes intelligentes » porté par la direction générale à la sûreté nationale, dont le centre de commandement a été inauguré le 20 août 2019. Par la suite Judith Yah Sunday a dévoilé les nouvelles formes de partenariat que Camtel entend promouvoir.
La nouvelle vision de Camtel
Dans ce chapitre la part belle est faite au développement local et aux start-up. «Les nouvelles formes de partenariat que nous proposons visent d’une part à optimiser la gestion du patrimoine infrastructurel afin de créer de meilleures conditions de production de la valeur ajoutée et d’autre part, à jeter les jalons du schéma d’aménagement numérique du territoire ancré sur les Collectivités Territoriales Décentralisées dont les services dans le domaine de l’agriculture, et la santé seront numérisés et les revenus revus à la hausse sous l’effet d’entraînement. Parallèlement, il nourrit le segment du marché des Start-up si chère à la jeunesse», annonce le directeur général.
Concrètement, l’entreprise a présenté son dispositif technique amélioré, notamment la mise en place d’un marché de gros, de vente de capacités et d’accès aux infrastructures de qualité. Le modèle d’ouverture de l’activité de Camtel aux tiers notamment les Fournisseurs d’accès Internet dont les effets peuvent être ressentis au niveau des collectivités territoriales décentralisées, a aussi retenu l’attention des participants qui ont formulé des recommandations au terme des assises.
Les principales recommandations
Les participants ont recommandé à Camtel :
- tout mettre en œuvre pour avoir une licence mobile.
- Création d’une plateforme de concertation Minpostel-Minddevel-Camtel pour identifier la nature des compétences à transférer aux collectivités territoriales décentralisées.
- Redynamisation de la plateforme de concertation entre les administrations sectorielles (Minpostel, Ministère des Travaux publics, Ministère de l’Habitat et du Développement urbain, Ministère de l’Eau et de l’Energie, Camtel et les collectivités territoriales décentralisées) pour un développement rationnel, harmonieux et intégré des projets d’infrastructures.
- Création des écosystèmes et leur regroupement au sein des incubateurs qui bénéficient de l’accompagnement des pouvoirs publics.
- Avoir un point focal permanent qui servira de porte d’entrée à tous les potentiels partenaires.
- Organiser la distribution des services par communauté d’intérêts pour mieux adresser les problématiques spécifiques.
- Aller vers les potentiels partenaires pour convenir des modalités de collaboration.
Minette Libom Li Likeng, ministre des Postes et Télécommunications
« Les échanges et recommandations de ces assises sont des valeurs dont a besoin le secteur des TIC, qui est appelé à jouer un rôle de levier transversal, pour la croissance économique du Cameroun, la création de nouvelles chaînes de valeurs, et qui constitue de fait, un véritable gisement d’emplois décents.
Il incombe à Camtel en même temps de faire de la qualité des services fournis au public et aux autres opérateurs une priorité. Dans un modèle de concurrence basée sur les services, la recette du succès est entièrement ancrée dans la qualité des services et la sécurité des communications fournies aux clients. Camtel doit être au service de ses clients que sont les opérateurs, pour la transformation numérique du Cameroun »