L’ancienne épouse du président sud-africain Nelson Mandela, Winnie Mandela, est morte lundi à l’âge de 81 ans des suites d’une maladie.
Winnie Mandela, l’ex-épouse de l’ancien président sud-africain Nelson Mandela, est morte à l’âge de 81 ans des suites « d’une longue maladie », lundi dans un hôpital de Johannesburg, a annoncé son porte-parole. « C’est avec une grande tristesse que nous informons le public que Madame Winnie Madikizela Mandela est décédée à l’hôpital Milpark de Johannesburg lundi 2 avril », a déclaré Victor Dlamini dans un communiqué.
Figure anti-apartheid. « Elle est décédée des suites d’une longue maladie, pour laquelle elle a été hospitalisée à plusieurs reprises depuis le début de l’année. Elle est partie en paix en tout début d’après-midi lundi, entourée de sa famille », a-t-il ajouté. Winnie Madikizela Mandela, qui « était l’une des plus grandes icônes de la lutte contre l’apartheid », a « sacrifié sa vie pour la liberté de l’Afrique du Sud », a-t-il souligné. Égérie de la lutte anti-apartheid durant les 27 années d’emprisonnement de Nelson Mandela, libéré en 1990, elle était cependant devenue une figure controversée.
40 ans de mariage. Celle qui était surnommée la « mère de la nation » a notamment encouragé la violence pendant la lutte contre le régime ségrégationniste. Les frasques de cette femme de caractère, son discours violent et des accusations de meurtre portées contre ses gardes du corps l’avaient rapidement éloigné de son époux. Nelson Mandela et Winnie, qui s’étaient mariés en 1958, avaient divorcé en 1996, deux ans après l’accession à la fonction suprême de Nelson Mandela, le premier président noir de l’Afrique du Sud.
Les grandes dates de Winnie Mandela, égérie populaire mais controversée de la lutte anti-apartheid :
– 1936 : naissance le 26 septembre de Nomzamo Winifred Zanyiwe Madikizela, dite Winnie, dans la province du Cap oriental
– 1955 : première assistante sociale noire du pays dans un hôpital de Soweto, le township noir de Johannesburg
– 1958 : épouse Nelson Mandela
– 1962 : reste seule avec ses fillettes après l’arrestation de son mari. Malgré les intimidations et des séjours en prison, elle devient l’une des figures du Congrès national africain (ANC)
– 1986 : dans son discours le plus controversé, elle appelle à libérer le pays avec des allumettes, référence au supplice du « collier » (pneu enflammé autour du cou)
– 1990 : libération de Nelson Mandela après 27 ans de prison
– 1991 : reconnue coupable de complicité dans l’enlèvement de quatre jeunes, dont un est décédé, par sa garde rapprochée, le « Mandela United Football Club » (MUFC)
– 1992 : accusée de corruption et mauvaise gestion, elle est démise de ses fonctions dirigeantes à l’ANC
– 1994 : vice-ministre de la Culture dans le premier gouvernement post-apartheid. Renvoyée l’année suivante pour insubordination, elle reste députée et présidente de la Ligue des femmes
– 1996 : après quatre ans de séparation, elle divorce de Nelson Mandela
– 1998 : la Commission vérité et réconciliation (TRC) la déclare « coupable politiquement et moralement des énormes violations des droits de l’Homme » commises par le MUFC
– 2003 : condamnée pour fraude
AFP